L‘étude mondiale sur le coaching (GCS) de l’ICF en 2023 révèle que l’industrie du coaching a connu une forte croissance à la fois du nombre de coach dans le monde entier mais aussi de son chiffre annuel.
En 2022, on comptait en France environ 3000 coachs certifiés par l’une des 3 institutions (ICF, EMCC, SFC), considérées comme les principales associations de coaching en France et à l’international.
L’OPIIEC a réalisé, sur 1779 répondants, une étude sur le marché du coaching professionnel en France (sept 2022). Elle estime à environ 15 000 le nombre de coachs professionnels en activité en France, tous statuts confondus. La part du marché est quant à elle, estimée à 750M €.
Parmi les coachs de l’étude, 85 % vivent exclusivement de leur activité de coaching. Le coaching représente, au global, 52% de leur CA.
Pourtant, se basant sur le critère 1 de l’article R. 6113-9 du Code du travail, la commission RNCP de France Compétences n’a pas validé la demande de renouvellement du titre de Coach professionnel porté par SIMACS, Syndicat Interprofessionnel des Métiers de l’Accompagnement du Coaching et de la Supervision et relègue le coaching au statut de compétence.
Qui sont les coachs ?
« Personne ne vit QUE du coaching »
Il est légitime de se poser la question quand on sait, toujours d’après l’ OPPIEC que les 74% des coachs qui ne vivent pas exclusivement de leur activité de coaching, combinent souvent cette activité avec d’autres métiers. Voici les principales activités complémentaires exercées par ces coachs :
- Formation continue ou initiale : Certains coachs sont également formateurs, intervenant dans des programmes de formation professionnelle ou initiale. Ils sont souvent impliqués dans la formation de nouveaux coachs ou proposent des sessions de développement personnel et professionnel pour différents publics.
- Supervision : Certains coachs professionnels se spécialisent dans la supervision, offrant un accompagnement à d’autres coachs pour les aider à améliorer leur pratique.
- Consulting ou Conseil en entreprise : Un grand nombre de coachs complètent leur activité par du conseil en management, stratégie ou organisation. Ils accompagnent les entreprises dans des missions de transformation ou d’amélioration de la performance.
- Activités RH ou de gestion des talents : Quelques coachs cumulent leur pratique avec des fonctions dans les ressources humaines, où ils interviennent sur des problématiques de gestion de carrière, d’évaluation ou de développement des compétences.
- Autres métiers en lien avec le développement personnel : Certains coachs exercent aussi dans des domaines comme la thérapie, la médiation ou le mentorat.
On observe ainsi des déclinaisons de titre, formateur-coach, consultant-coach …On y trouve aussi des conseillers en bilans de compétences, accompagnateurs VAE, …
Le titre séduit tant il déroute. Bref un sacré melting pot d’activité qui a de quoi donner le tourni.
La réglementation d’un métier
Les formateurs, consultants, RH, n’ont pas attendu l’émergence du coaching pour exercer leur activité et d’après France compétence, pour qu’un métier soit reconnu comme tel, il faut que 80% du chiffre d’affaires généré soit issus de l’activité principale.
À titre d’exemple, un boulanger chocolatier peut détenir cette nomination si et seulement si 80% de son chiffre d’affaires est issu de son activité de boulangerie. Sinon il devrait prendre le titre d’ artisan chocolatier et là, une règlementation différente (taxe) s’appliquerait à son activité.
Alors activité complémentaire au métier de coach ? Puisque le chiffre d’affaires en coaching ne représente que 52% de l’activité du coach, le coaching ne serait donc qu’une compétence.
Qu’est-ce que vivre du coaching ?
Le revenu des coachs
Compte tenu du coût (env 6000€ moyenne basse) d’une formation reconnue par l’une des 3 institutions de coaching en France, cela rend la compétence onéreuse.
Les revenus générés par les coachs varient considérablement :
- Revenu minimum : Inférieur à 10 000 euros par an.
- Revenu moyen : Approximativement 50 000 euros par an.
- Revenu maximum : Plus de 300 000 euros par an pour les coachs les plus établis.
Que signifie vraiment “vivre de son activité” ?
Gageons que dans le contexte économique actuel, la monétisation de son activité contribue à garantir la valeur sécurité (un toit sur la tête, de quoi manger), valeur universelle sur terre. Une fois cette valeur nourrit nous cherchons alors à développer l’épanouissement et plus encore.
Partons du postulat selon lequel, vivre de son activité a pour but de générer des revenus qui permettent de subvenir à des besoins matériels.
Ainsi, Jacques 35 ans, qui depuis ses 18 ans, avec son âme d’entrepreneur, à acheter des appartements qu’il a mis en location, le voilà devenu rentier à 30 ans. Aujourd’hui, générer 12 k€ annuel de chiffre d’affaires en coaching sera suffisant pour lui.
Pour Manon, 50 ans, qui se lance tout juste dans le métier, vivre de son activité en coaching induit de développer 45 k€ annuel de chiffre d’affaires pour couvrir ses besoins..
Il serait donc important de ne pas se focaliser uniquement sur un chiffre d’affaires mais d’avoir une vision plus large et globale permettant de mieux connaître ses besoins.
Dès lors, le coaching est un métier ou une compétence ?
Formateur coach, Consultant coach, Coach professionnel … Certains s’en servent comme compétence, d’autres en font un métier.
Quoi qu’il en soit, vivre de son activité est une donnée largement subjective.
- Alors, est-il possible de vivre du coaching ?
- Est-ce une notion de revenus ?
- Est-ce une notion de compétences ?
- Est-ce une notion de marché ?
- Ou de croyance populaire ?
Autant de questions qui selon les profils, les besoins, amènent autant de réponses.
Pour une activité qui a moins de 40 ans d’existence, le chemin est encore long pour en tirer une seule et même conclusion et d’ailleurs existera t’elle un jour?
Rédactrice : Ludmila COMBEL, Coach Intergérationnel